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René-Antoine Houasse

"Portrait de Louis Ogier marquis de Cavoye dans un cadre ovale sculpté et doré. Attribué à René-Antoine Houasse. Ecole française, huile sur toile de l'époque du XVIIème siècle"

Remarquable peinture de l'époque du 17ème siècle, représentant Louis Ogier, marquis de Cavoye, attribuée à René-Antoine Houasse.


Notre tableau est une représentation de trois-quarts de Louis Ogier, marquis de Cavoye.

Fils d'un officier des Gardes du Roi en 1641, Louis d'Ogier de Cavoye fut le compagnon de jeux du jeune Louis XIV. Il demeurera sa vie durant, l'ami et le confident et pourrait-on dire le jumeau de coeur du Roi de France. Vaillant soldat, "le brave Cavoye" fut le premier à traverser le Rhin, à la nage, en 1672 lors de la guerre de Hollande.


Brillant courtisan, sa belle prestance et son esprit lui valurent de nombreuses conquêtes féminines et quelques séjours à la Conciergerie et à la Bastille.


L'un des témoins de la fin du règne de Louis XIV, le duc Saint-Simon, aura ces quelques mots à son égard « Il y a dans les cours des personnages singuliers, qui sans esprit, sans naissance distinguée, et sans entours ni services, percent dans la familiarité de ce qui y est le plus brillant, et font enfin, on ne sait pourquoi, compter le monde avec eux. Tel y fut Cavoye toute sa vie, très petit gentilhomme tout au plus, dont le nom était Oger. Il était grand maréchal des logis de la maison du roi; et le roman qui lui valut cette charge mérite de n'être pas oublié, après avoir dit ce qui le regarde en ce temps-ci. »


Cavoye, Nommé Grand Maréchal des Logis du Roi, participa au choix du site de Marly pour y installer la résidence préférée du Roi. Pour être à proximité, en 1696, il achète le Château de Voisins à Louveciennes, à Louis II Bernin de Valentinois, marquis d'Ussé, gendre de Vauban. Monsieur de Cavoye l'aménage avec faste, pour y recevoir nombre des invités du Roi à Marly, qui ne pouvaient être accueillis dans les célèbres pavillons. C'est d'ailleurs lui qui, dès 1686, avec Louis XIV dressait la liste des "Marlys", réceptions recherchées dans le site enchanteur du Château et du Parc de Marly.


Élevé au titre de Marquis en 1677, Louis d'Ogier de Cavoye, obtint la permission de posséder sa chapelle particulière dont la cloche "La Cavoise" baptisée en 1697, sonne toujours chaque heure, dans les dépendances du Château reconstruit vers 1825, et occupé maintenant par le Centre de Formation de la Banque Nationale de Paris.


De par ses fonctions, Monsieur de Cavoye recevait à Voisins nombre de personnages célèbres qui furent ses amis, Racine, Boileau, Jules Hardouin Mansart. Si l'on écoute le Roi Soleil, Cavoye avec Racine se croit bel esprit, Racine avec Cavoye se croit courtisan. Très richement doté par le monarque, il avait des intérêts dans l'armement maritime du Corsaire Jean Bart. Le Roi le visitait parfois à Louveciennes, ce qui était un honneur fort rare. Vers la fin de sa vie, il demanda plusieurs fois à Louis XIV de lui reprendre sa charge, mais le Roi refusa, en lui disant "Cavoye, mourons ensemble", ce qui fut presque fait puisque Louis d'Ogier de Cavoye mourut au début de 1716, cinq mois après le Roi Soleil.


Il laissa son nom à l'hôtel de Cavoye situé au 52 rue des Saints-Pères dans le 7e arrondissement de Paris. Achetée le 18 juillet 1679, cette demeure sera l'épicentre d'une société choisie, où figuraient Jean Racine et Nicolas Boileau.

Cet hôtel particulier a acquis de nos jours une certaine célébrité en devenant la demeure de personnalités telles que Hubert de Givenchy, Bernard Tapie et récemment François Pinault.


Notre peinture retranscrit avec réalisme ce célèbre gentilhomme portraituré avec un épais manteau de soie brodé, assorti d'un ruban bleu honorifique symbolisant l'ordre du Saint-Esprit. Son col est ceint par un jabot de fines dentelles blanche en cravate, rehaussé d'un noeud de satin noir. Une longue chevelure évanescente recouvre son buste.


Nous retrouvons dans ce portrait ovale une part de l'univers de René-Antoine Houasse, un peintre rare, élève de Charles Le Brun.

Cette peinture empreinte d'une grande précision, exalte la suavité et le raffinement du coloris qui contribuent à évoquer les sentiments de l'âme et servent à mettre au jour les qualités des divers tempéraments, donnant vie à notre sujet en provoquant la plus séduisante des illusions !

Notre marquis est représenté avec vraisemblance et une saisie psychologique attentive. Le traitement du visage par le biais de couleurs grandioses et poétiques, démontre l'originalité du peintre à s'opposer au classicisme ennuyeux de son temps, imposant cette fougue nouvelle des coloristes qui ferait à elle seule la jonction avec le XVIIIe siècle.

La maîtrise picturale de Houasse associée à sa palette virtuose, englobant à la fois, couleur, lumière et ombre, donne naissance à un remarquable travail de relief et de force. Louis Ogier affiche ainsi une réelle présence et semble scruter le spectateur avec bienveillance.


Notre peinture date du 17ème siècle, vers 1680. Attribuée à René-Antoine Houasse. Toile marouflée sur isorel, présentée dans son cadre d'origine doré, l'ensemble sculpté de motifs de feuilles de chêne, de fleurs et de glands.


(Un portrait similaire s'est vendu chez Sotheby's New York le 4 juin 2009 (lot 63, Old Master Paintings, European Sculpture & Antiquities)



Littérature

René-Antoine Houasse (1645 - 1710), fut repéré, après son apprentissage chez Nicolas de Plattemontagne, par le Premier peintre du roi Charles Le Brun, il intervient sur tous les grands chantiers du règne de Louis XIV : à Versailles (Grand Appartement du roi, escalier des Ambassadeurs et galeries des Glaces), au Trianon de Marbre et aux Tuileries. Il réalise également de nombreux cartons de tapisserie pour la manufacture des Gobelins. Sa carrière officielle exemplaire, de sa réception à l'Académie royale (1672) à son directorat de l'Académie de France à Rome (1699-1704), ne doit pas éclipser son parcours artistique illustré par les grands décors des demeures royales dont son chef-d’œuvre, Iris et Morphée. La palette virtuose et singulière de ce sujet des Métamorphoses d'Ovide et sa proximité avec l'Endymion de Girodet ou le Narcisse de Guérin – peints un siècle et demi plus tard – ont suscité un nouvel intérêt du public dans les années 1960 pour ce peintre oublié. Houasse est également l'auteur, d'après un dessin de Le Brun, de l'un des portraits équestres de Louis XIV les plus célèbres et les plus diffusés.



René-Antoine Houasse

référence :

prix :

époque :

matière :

dimensions :

0195

6 790€

Circa 1680

Huile sur toîle

H. 91,5 cm x L. 76,5 cm

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