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Attribué à Louis-Léopold Boilly

"Scène de genre représentant une mère et son enfant dans un paysage champêtre. Attribué à Louis-Léopold Boilly. Ecole française, huile sur toile d'époque du XVIIIème siècle"

Délicat tableau d'époque du dernier quart du 18ème siècle, représentant une mère et son enfant dans un paysage champêtre.


Notre tableau cristallise le changement qui s'opère dans les mentalités concernant la place de la mère et la conception de l'amour maternel.

Depuis le milieu du 18ème siècle, s'observe un engouement global pour tout ce qui touche la « nature ». Les philosophes des lumières insufflent une dynamique sans précédent concernant les sciences naturelles et le questionnement des concepts de société et d'éducation. Jean-Jacques Rousseau développe dans l'Émile, une réflexion sur l'expérience sensible de l'enfant. L'expressivité de sentiments que l'on s'évertuait jusqu'alors à cacher, entre dans ce mouvement général. En société, en art comme en littérature, l'émotion occupe une place majeure.

Cette construction très culturelle de la nature a des conséquences sur la perception du sentiment maternel, désormais considéré comme « instinctif ». La mère et l'amour qui l'attache à son enfant sont glorifiés par la société.


Nous retrouvons dans notre peinture la profonde intimité qui unit la mère à son enfant. Elle reflète la découverte de la douceur, l'épanouissement d'une vocation maternelle, la popularisation des caresses et des baisers de la mère à l'enfant.


Nous voyons ici une mère étreindre tendrement son petit garçon dans un décor champêtre. Les poses tendrement enlacées matérialisent le double sentiment d'amour et de protection de la mère pour l'enfant. Cependant, une certaine mise en scène transparaît dans le dialogue des regards noué avec le spectateur ainsi que dans la conception du décor. Cet instantané pictural saisit lors d'une promenade, semble être idéalisé par une multitude de détails. La présence d'une corbeille de fruits savamment posée sur un bas relief ainsi que la compagnie d'un animal domestique assurément docile, traduisent une certaine théâtralité.


Cette scène de genre célébrant une vie de famille, est caractéristique des œuvres que Boilly a peintes après 1791, invoquant une approche artistique plus moralisatrice que ses précédentes représentations.


Notre peinture a été réalisée avec beaucoup de soin et confère une grande attention aux attitudes et aux costumes, dans une technique à l'huile précise et délicate. L'artiste s'est appliqué à apposer une maitrise presque miniaturiste qui sublime l'éclat des voilages, la souplesse des chairs ainsi que le détail des matières. Le rendu des étoffes, le paillage du chapeau, le pelage du chien ainsi que la pierre sculptée représentant un chérubin, sont remarquablement exécutés.

Le velouté des couleurs concourt à un formidable travail d'ombres et de lumières, imprégnant notre tableau d'une délicieuse atmosphère irisée.


Par son souci du détail, cette composition est un précieux témoignage sur la société à l'époque de la Révolution et du Directoire.


Notre peinture date de la fin du 18ème siècle, vers 1795. Elle est attribuée à Louis-Léopold Boilly et elle est présentée dans un cadre doré postérieur, à décor de palmettes.



Littérature

Louis-Léopold Boilly est né à une vingtaine de kilomètres de Lille dans un milieu modeste. Elevé à Douai, il s'initie à la peinture auprès de Charles-Alexandre-Joseph Caullet jusqu'à l'âge de dix-sept ans. Il étudie ensuite la peinture en trompe-l'œil à Arras auprès de Dominique Doncre avant de s'établir à Paris en 1785. Pour vivre, il se fait portraitiste. Entre 1789 et 1791, il exécute une série de commandes pour le collectionneur avignonnais Esprit Calvet. Sa première manière rappelle le style sentimental ou moralisateur de Greuze et de Fragonard au XVIIIe siècle, genre auquel il intègre peu à peu la précision des maîtres hollandais du siècle précédent, dont il possède une importante collection. Il expose pour la première fois au Salon de 1791 et se fait connaître tant pour ses portraits et ses peintures en trompe-l'œil que pour ses scènes de genre aux thèmes galants ou grivois. En 1794, il est dénoncé par le peintre Jean-Baptiste Wicar, révolutionnaire puritain, et la Société républicaine des Arts menace de le faire poursuivre pour obscénité par le Comité de salut public. Pour sa défense, il invite les agents du Comité à venir dans son atelier et leur montre une série de toiles sur des sujets patriotiques, dont un Triomphe de Marat exécuté à l'occasion du concours de l'an II organisé par le gouvernement révolutionnaire. Ses peintures minutieusement observées et exécutées reflètent toute la diversité de la vie urbaine, de ses costumes et de ses coutumes, entre la période révolutionnaire et la Restauration. Elles sont très appréciées par le public du Salon, qui lui attribue une médaille d'or en 1804. En 1823, Boilly produit une série de lithographies humoristiques intitulée Les Grimaces. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur et devient membre de l'Institut de France en 1833. Son œuvre, qui compte au total environ 4500 portraits (dont seulement le dixième nous est parvenu) et cinq cents scènes de genre, passe de mode après la Restauration. Elle est surtout appréciée aujourd'hui pour son intérêt documentaire. Boilly est certainement le seul peintre opposant aux régimes révolutionnaires, de la Terreur à l'Empire. Il peint la vie des petites gens et des plus grands, paisible ; quand la peinture officielle vantait les batailles, le sacre ...



Attribué à Louis-Léopold Boilly

référence :

prix :

époque :

matière :

dimensions :

0190

4 980 €

Circa 1795

Huile sur toîle

H. 60 cm x L. 55 cm

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