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Atelier de Jacob Ferdinand Voet

"Portrait présumé d’Hortense Mancini élevée au rang de déesse Minerve. Atelier de Jacob Ferdinand Voet. Ecole italienne, huile sur toile d'époque du XVIIème siècle"

Rare tableau d'époque 17ème siècle, représentant le portrait présumé d’Hortense Mancini vêtue d’une armure, œuvre de l’atelier de Jacob Ferdinand Voet.


Des cinq soeurs Mancini, la «belle Hortense», nièce préférée du cardinal Mazarin, considérée par beaucoup de ses contemporains comme la plus jolie femme d'Europe, eut sans doute un parcours allant vers toujours plus d'émancipation et de liberté. Sa beauté et son intelligence lui valurent de nombreux soupirants, dont le roi Charles II d'Angleterre, le futur roi Pierre II du Portugal ainsi que le duc de Savoie.

Mais Mazarin donna sa préférence à quelqu'un de moins prestigieux, Armand de La Porte, marquis de La Meilleraye. Au final, jamais union ne fut plus mal assortie: Hortense, jeune, vive et légère, aimait le monde, contrairement au duc de Meilleraye qui avare et jaloux, exagéré en dévotion, fuyait la société.

A la suite de ce mariage malheureux, Hortense prit la résolution de s'affranchir de ce qu'elle appelait "un esclavage odieux" et elle s'enfuit à cheval vers l'Italie, où elle rejoignit sa soeur Marie, épouse du prince Colonna. Elle trouva asile auprès du duc de Savoie pendant trois ans pour ensuite reprendre la route.

On la vit passer en Suisse, en Allemagne et en Hollande, toujours suivie d'une escorte d'amoureux. Elle fit sensation à Londres en arrivant à Whitehall. Le roi Charles II était très épris d'elle mais notre fougueuse Mancini commit l'erreur de tomber dans les bras d'un prince de Monaco. Ce fut la fin de son rôle politique. Le Stuart ne lui pardonna pas sa trahison, mais il refusa de l'exiler. Hortense s'installa alors à Saint-James où elle anima une petite cour à la française, régnant sur un groupe de grands seigneurs, d'étrangers et d'admirateurs.


Notre portrait sublime Hortence Mancini et l’élève au rang de déesse grâce au port d’une cuirasse et d’une lance qui reprennent les attributs mythologiques de Minerve. Cette allégorie souvent plébiscitée par la gent féminine de l’époque, incarnait avant tout une revendication d’égalité. De plus, les tableaux étant hiérarchisés, les portraits allégoriques ou historiés demeuraient les plus nobles, car pour l’Académie de Peinture, un portrait n’était « digne d’estime que s’il témoigne de la situation sociale du modèle par le truchement d’éléments allégoriques et mythologiques ».


Le style pictural de notre peinture évoque immédiatement la comparaison avec les oeuvres de Jacob Ferdinand Voet. Sa production présente des aspects qualitatifs qui sont captés en observant la force expressive des regards, l'introspection psychologique et cette nonchalance dans laquelle les instances nordiques se fondent habilement avec l'élégance baroque italienne.


Hortence est ici particulièrement vraie, plus romaine que française avec cette fameuse mélancolie au niveau du regard.

Les yeux plus grands que la bouche, notre Mazarinette évoque l’exercice de style qu’affectionne particulièrement Voet. Cette spécificité picturale n’est pas sans rappeler l’attrait que pouvait avoir Louis XIV concernant les bouches en cerise de ces dames.


Sa coiffure fait écho au style à la musarde de l’époque, représentant un chignon bouclé laissant ballotter sur chaque oreille une grosse mèche de cheveux.

Les ornements sont quant à eux remarquablement retranscrits. Nous retrouvons le fameux rang de trente-sept perles offert par le roi de France à sa soeur Marie Mancini (bijou qui figurera par la suite sur la plupart des oeuvres de Voet).

Le traitement de la lumière qui vient s’accrocher sur l’armure ornée d’un riche décor en acier repoussé et doré, est saisissant.


Notre peinture date du 17ème siècle, vers 1670. Œuvre de l’atelier de Jacob Ferdinand Voet. Elle est présentée dans un cadre postérieur, à décor de rinceaux.



Littérature

Comme la plupart des peintres de son temps, Jacob-Ferdinand Voet s'est rendu à Rome auprès d'artistes flamands partis dans la Ville éternelle pour puiser inspiration et techniques dans le trésor artistique italien et fonder des écoles pour y former les jeunes peintres et graveurs des Pays-Bas. Voet s'établit en 1679-1680 auprès du graveur utrechtois Cornelis Bloemaert (1603-1692), fils du célèbre peintre maniériste Abraham Bloemaert (1564-1651). Il dut quitter Rome à cause d'un scandale suscité par certains portraits féminins, et, après des escales à Milan, Florence, Turin et Lyon, et un bref retour à Anvers, il prit le chemin de Paris où il s'installa définitivement en 1686. Il y obtint le titre convoité de peintre de la Cour. Ses talents de portraitiste lui valurent une renommée certaine à la Cour pontificale et dans l'aristocratie romaine. Il reçut notamment la protection spéciale de la reine Christine de Suède (1626-1689), qui s'était installée à Rome après son abdication en 1654. En 1671-1672, il composa, à la demande du cardinal Flavio Chigi, une série de portraits des femmes de la haute société romaine, connue sous le nom de Galleria delle belle.



Atelier de Jacob Ferdinand Voet

référence :

prix :

époque :

matière :

dimensions :

0191

Vendu

Circa 1670

Huile sur toîle

H. 84 cm x L. 76 cm

Expedition Expédition mondiale disponible

+33 (0)6 86 42 81 23

info@galerievaltesse.com